Une semaine au Jardin est un événement annuel afin de promouvoir le projet et la création du jardin botanique des plantes de la Bible « Les Jardins de Chanabier » à Aubenas (Ardèche méridionale). Ouvert à tous, cette semaine veut créer une dynamique autour du jardin botanique avec des moments de partage, de rencontre ou de convivialité en rapport avec le jardin, les espaces naturels, la botanique, l’agroécologie... C’est un espace, un lieu où peuvent se retrouver ceux qui aiment cultiver leur jardin, ceux qui savent s’arrêter pour contempler la nature et respecter sa biodiversité, ceux qui veulent partager avec d’autres personnes.
16 Juillet 2015
Pour la première fois dans l’Histoire de l’Humanité, selon Rony Akrich – Professeur d’étude juive « l’homme peut prendre conscience de l’unité de la Vie, de l’unité du genre humain, du lien qui unit l’Homme avec la Terre, dans une perspective qui est une véritable préoccupation, ce qui n’a pas toujours été le cas dans les siècles précédents ».
Jamais le monde en effet, n’a connu autant de signaux d’alertes, jamais l’homme n’a pris autant conscience d’un péril majeur qui concerne la pérennité même de son existence :
Ces éléments constitutifs d’un changement de paradigme sont en réalité intriqués, interdépendants et interagissent entre eux sur l’ensemble de la biodiversité, l’écologie ne se réduit donc pas à la seule nature mais l’écologie est autant environnementale qu’humaine. Le Jardinier qui cultive la terre est une composante lui-même de l’écosystème, en entretenant le sol, le jardinier contribue à la floraison, à l’émergence des fruits qui émaneront du sol dont il a pris soin. Si ce jardinier ne prend pas soin de sol, s’il choisit d’intensifier son exploitation, il peut aussi ruiner la vie qui découle même de son jardin. Or à une échelle plus grande que le jardin, celle de notre planète, c’est bien l’ensemble des écosystèmes qui sont menacés et cette citation extraite du blog du magazine la vie confirme la problématique à l’aune d’un jardin « Sans la biodiversité, l'homme n'est rien; sans la biodiversité, l'homme disparaît ». Mahaut Hermann
A travers ces éléments que nous avons énumérés précédemment, nous prenons conscience que nous ne sommes pas loin d’une faillite généralisée. Cette faillite est autant économique, culturelle, anthropologique, sociale et climatique. Jamais, il n’y a eu autant de corrélations entre différents phénomènes qui par leur conjugaison peuvent entrainer des maux irréversibles pour une grande partie de notre humanité.
Ainsi des pans entiers de notre environnement se délitent, s’étiolent, disparaissent, tous les instruments qui examinent la terre, l’auscultent, la mesurent, convergent avec le même diagnostic, la planète s’est embrasée.
Les catastrophes même les plus apocalyptiques ne sont plus inenvisageables.
C’est dans ce contexte que notre conférence aborde ce soir le thème de l’écologie et plus précisément quelle écologie pour demain ?
Quand on parle d’écologie de quoi parle-t-on ?
Le mot écologique comme vous le savez sans doute, est formé de deux racines grecques "éco-" qui correspond au nom "oikos" ce qui signifie "la maison", logos signifiant la parole, le discours, la raison, la science. Ainsi la dimension écologique dans sa racine étymologique couvre largement une notion d’habitat, de milieu. Un habitat qui n’exclut pas l’homme mais l’inclut nécessairement, puisque l’homme est une partie intégrante de cette maison, de ce foyer que forme notre planète.
Il est regrettable que le mot écologie ait dérivé, ait été également amalgamé par des courants de pensées politiques. Car l’écologie par définition est une dimension amplement transversale et dépasse les clivages droite/gauche, nous habitons tous la même maison, nous sommes tous concernés par son architecture quand notamment, les colonnes, les piliers, les pans de cette maison sont menacés de s’effondrer.
Cette dimension de l’écologie est dès lors nécessairement universelle. Implicitement l’écologie est l’évocation d’un patrimoine commun, un bien commun, puisque à partir de l’étymologie il s’agit bien de l’habitat, de notre maison, d’une maison commune ou la coexistence harmonieuse devrait être un principe qui s’impose à tous.
Il est également fâcheux de noter cette approche segmentant la vision écologique, qui met par ailleurs la focale sur le seul aspect de l’environnement. Cette vision de l’écologie est parfois étriquée, parcellaire, elle en occulte toutes les facettes. Il convient selon nous de ne pas avoir de vision réductrice ou caricaturale du mot écologie.
L’écologie dans son acceptation sémantique la plus large couvre des champs comme l’humain et l’environnement, l’homme et son milieu.
La dernière encyclique du pape François doit être considérée comme une œuvre magistrale. Cette pensée majeure inspire largement mon propos tout comme le livre « Nos limites » de Gaultier Bès.
A travers l’approche du Pape François, du Jeune Philosophe Gauthier Bès l’un des initiateurs de ce formidable mouvement des veilleurs, reconnaissons là, une démarche de réflexion, une avancée forte sur tous les aspects que devraient couvrir l’écologie qui touche autant à l’humain, aux conditions de vie et à la gestion même de la planète.
Ainsi la notion même d’écologie devrait avoir une dimension universelle sans céder :
Au fond nous percevons là deux grandes dérives extrêmes de l’écologie dans sa vision justement réductrice, celle :
Nous considérons nonobstant qu’à juste titre, l’homme dès sa conception évoluant au sein d’un éco système en est étroitement lié sans être assimilable à une forme d’immanence qui écraserait son identité et sa spécificité, pour autant nous considérons que nous sommes liés à notre planète. Nos actes et nos gestes, notre activé « bien » ou « mal » a des effets non contestables, tout est dès lors interdépendant.
C’est bien le vivant qu’il faut alors s’efforcer de préserver, de sauvegarder. Or nous voyons bien que si l’homme est minimisé dans une approche de l’écologie, il y aurait là comme un non-sens, une incohérence d’un point de vue philosophique ou sinon morale.
Dès lors la vision écologique devrait être intégrale, elle devrait mettre en perspective les interdépendances entre l’homme et son milieu et non isoler les approches, leurs conséquences.
Nous ne devrions pas dans cette vision d’interdépendance de la biodiversité, des écosystèmes, seulement nous préoccuper des OGM, organismes génétiquement modifiés, mais nous devrions aussi nous soucier des Organismes humains génétiquement modifiés, c'est-à-dire des OHGM. L’écologie qui se définit étymologiquement comme la maison inclut dès lors les habitants de cette maison, du stade embryonnaire à la fin de de vie de l’homme, l’homme est une âme vivante et non n’importe quelle matière que l’on pourrait malmener, transformer, modifier, performer, améliorer.
Nous sommes ainsi frappés du paradoxe entre les efforts mis en œuvre pour préserver les habitats naturels menacés de dévastation et le manque parfois d’intérêt, de sensibilisation porté pour promouvoir les « conditions morales » sans lesquelles l’homme lui-même court à sa propre fin, sa propre destruction.
Nous ne pouvons dès lors ne pas comprendre la notion d’écologie sans cette dimension d’interdépendance morale, interdépendance morale entre l’homme et son milieu, l’humain et l’urbain, l’espèce humaine et son environnement. Vous notez le terme « morale » utilisé, je ne crois pas ainsi que l’on puisse dissocier écologie et éthique, la morale, la dimension du bien dans une approche raisonnée de la gestion de notre planète, de notre environnement.
Habiter, cohabiter avec son milieu suppose l’impérieuse nécessité :
La pérennité suppose que sur ce champ, nous intégrions cette dimension d’éthique qui pose les conditions morales d’une vie commune, j’évoque bien les conditions morales et non normatives.
Les conditions morales mettent en valeur l’éveil de la conscience, la part réflexive, au fond cette capacité à toucher notre esprit, à l’amener à se sentir concerné, c’est l’ambition même, la finalité de l’encyclique de toucher le cœur même de notre humanité.
La morale en matière d’écologie souligne les notions de frugalité, de sobriété, de maitrise à l’envers d’un rapport boulimique, d’une consommation qui ne se freine pas, d’achat compulsif ou la carte bleue agit parfois comme une véritable anti dépresseur.
La société consumériste est devenue dévorante, elle entend assouvir tous les appétits, ne mesure pas les conséquences d’une vie qui ne se donne pas de limites dans ses rapports éthique avec la nature. Dans un monde consumériste qui impose une lecture des besoins artificiels comme reposant sur une nécessité nous fait dès lors perdre de vue la dimension responsable que devrait être la relation du consommateur avec cette même nature.
Nous ne percevons pas que nos excès impactent notre environnement proche et loitain, nos voisinages et les autres habitants de la planète. Mais nos outrances boulimiques amènent et conduisent à une profonde déréliction en nous enfermant dans un système de consommation nous isolant les uns des autres. Nous perdons de vue ainsi les notions de solidarité et de partages, de partages des biens, de frugalité et de capacité à secourir ceux qui sont dans le besoin.
Or la dimension normative vient comme s’imposer, contraindre, elle est forcément coercitive et non participative. Or aujourd’hui c’est bien la conscience qu’il convient d’éveiller, de toucher et pour l’atteindre, nous voyons bien que la norme s’avère impuissante, incapable de modifier les comportements transgressifs, modifier durablement ce rapport avec notre environnement.
Les défis de l’écologie repensée
Nous avons perdu de vue notre relation à la nature et notre intime interdépendance avec tout ce qui constitue la maison commune, ce qui fait notre habitat.
Notre humanité s'est fourvoyée dans :
Notre humanité dans son appétit dévorant, a mis :
Nous sommes dans des contextes :
Nous sommes en quelque sorte mis au défi de repenser l’écologie, nos modes d’habiter, d'habiter autrement notre rapport à la création et à la nature, de vivre autrement notre relation au monde et notre relation au village. Mais il ne s’agit pas comme je l’ai souligné en préambule de souligner notre seul rapport à la nature, il s’agit bien de mettre l’accent sur notre rapport aux autres, sur notre façon de vivre la relation aux autres, ce respect dû à chacun, cette nécessité de savoir tendre la main, d’entraider, de secourir.
Nous ne pouvons pas dissocier les rapports d’interdépendances entre les humains d’une part et les rapports d’interdépendance avec notre milieu, il s’agit bien d’un tout, d’un ensemble, nous sommes tous une des composantes de cet ensemble. Nos gestes, nos actes, notre façon d’agir ont une incidence, l’adage ne dit-il pas que « c’est la goutte d’eau qui fait déborder le vase ». Chacun dès lors doit avoir cette conviction qu’il n’agit pas de manière isolée et indépendante des autres sans conséquences.
Nous faisons un. « En détruisant l’environnement, l'humanité se détruit elle-même ; en le préservant, nous nous préservons nous-mêmes, nous préservons notre prochain et les générations futures ».
Notre conscience morale doit dès lors être éveillée relativement à nos rapports avec les autres sur nos rapports de domination et d’exploitation de notre environnement. Au-delà de la conscience morale c’est aussi la conscience spirituelle qui est interpellée dans sa connexion entre la création et le créateur.
Dans cette dimension spirituelle, la démarche écologique que nous prônons comme intégrale doit reposer sur un mouvement ontologique fondé sur la relation, l’échange, la participation, la conscience à rebours d’un monde « Prométhéen » faiseur d’un homme nouveau.
Ce mouvement de l’écologie intégrale qui replace l’homme comme une composante essentielle de son milieu est enfin un formidable réveil de l’esprit qui est l’expression d’un refus, celui d’être encarté, celui d’être formaté, protestation légitime de se laisser enfermer dans le monde des idéologies et des univers virtuels, des univers désincarnés.
« Dieu se rit de ceux qui maudissent les conséquences des causes qu’ils chérissent » Bossuet
François Huguenin Maillot commentant l'encyclique du pape François (Laudato Si) écrivait à propos du consumérisme « qu’il aliène l'homme par un matérialisme qui lui donne l'illusion de la liberté et l'empêche de voir qu'il est prisonnier de ce que Charles Taylor a nommé «désirs inauthentiques».
Il est facile ajoute François Huguenin « de fabriquer des désirs factices que l'homme s'approprie en lieu et place des désirs naturels plus exigeants, plus difficiles à atteindre, mais plus épanouissants et humanisant que sont le désir de la vertu et du bien, du donner et du recevoir. Comme si l'accumulation des biens de consommation ensevelissait le cœur de l'homme sous une masse de détritus recouvrant la perle qui est en chacun. »
« L'abondance, la profusion ont rétréci notre horizon, ont barré l'accès à la profondeur intérieure où se fait la rencontre avec l'autre ou avec Dieu ». D'où cet éloge de la sobriété que souligne François Huguenin, « une vertu tellement étrangère à notre époque ».
Or les tenants d’une écologie politique ont une approche normative dénonçant surtout les effets mais ne s’attaquant pas directement aux racines du mal, aux origines mêmes d’une société consumériste qui ne s’est donné aucun frein à son appétit, à ses convoitises. N’est-il pas frappant de noter qu’aucun discours ne vient ici, valoriser les notions de frugalité, de sobriété. Ainsi un certain discours ambiant « maudit les conséquences, mais en chérit les causes en ne les dénonçant pas ».
Cette écologie intégrale, défendue, que nous promouvons, n'est pas une idolâtrie de la nature mais elle est en revanche à rebours du désir de dénaturation de l’homme.
L’écologie intégrale que nous valorisons dans notre propos vise plutôt :
Or toute tentative de dénaturation a forcément un impact sur son environnement... dont l'un des effets produit est celui d'un consumérisme sauvage; l'un des avatars, le désir sans limites !
C'est pourquoi la conception de l'écologie que je partage est celle d'un « bio conservateur » qui est une anti thèse du Transhumanisme, il n'y a donc pas en effet d'écologie sans anthropologie qui replace l'homme comme le devoir de prendre soin de lui et du plus fragile, de respecter la nature et la nature de l’homme tel qu’il est sans chercher à le modifier pour le performer, l’améliorer ou l’augmenter.
Quelle écologie pour demain ?
Pour revenir au livre de la genèse nous notons dans l’hébreu l’emploi du verbe shamar, shamar qui signifie garder, veiller sur, protéger, conserver. L’homme est ainsi appelé à veiller avec soin sur la nature, à l’image d’un jardinier qui cultive son jardin.
En usant de techniques pour aménager son environnement, l’homme s’emploie à aménager, à organiser et à structurer la terre, à cultiver comme le jardinier entretient, prend soin de son jardin. En binant, bêchant, sarclant la terre, le jardinier entretient le sol, le fertilise, fait prospérer le sol pour nourrir et bien au-delà de ses seuls proches.
Ce travail d’organisation et de transformation est une vocation à laquelle l’homme est appelée mais il est appelé à prendre soin c’est le sens même de shamar, il veille et il protège afin de ne pas abîmer en sur exploitant le sol. D’ailleurs la Bible, dans l’un des cinq livres du pentateuque, le livre du lévitique ne parle-t-elle pas du repos de la terre, d’une mise en jachère qui est une pratique courante chez les agriculteurs. Ce faisant l’intensité du progrès peut impacter de manière négative et se faire au détriment du bien commun.
Nous vivons aujourd’hui une forme de révolution concernant la civilisation humaine : Nous assistons à une inversion progressive et aujourd’hui en accéléré des rapports de force entre la civilisation humaine et l’environnement naturel : Durant des millénaires, l’homme a développé une activité de transformation en apprenant à surmonter la pénibilité, les menaces liées l’environnement naturel, à limiter la peine, et à tirer profit des ressources que la nature lui a mis à sa disposition, mais aujourd’hui, ce rapport à la nature ou il convenait pour l’homme de tenter de dominer, devient un rapport de puissance.
Il y a comme un effet de bascule déraisonnable, le développement s’est fait sans conscience et souvent au détriment des plus pauvres faisant ici et là naitre d’autres cataclysmes écologiques résultant de conflits, de guerres, d’exclusions ethniques ou religieuses, se traduisant également par des déplacements de populations pauvres vers les continents riches. Nous n’avons pas su créer les conditions d’un développement durable là, où nous n’avons pas su créer les conditions d’un développement durable, là où nous avons pillé les richesses des pays en voie de développement.
Aujourd’hui, la croissance de la civilisation a atteint un degré critique, il devient prégnant que l’épopée du progrès technique s’est de nos jours, accompagnée d’une tragédie humaine sans précédent.
Il s’agit dès lors de protéger la nature des effets néfastes d’une technologie sans conscience. Le progrès de notre civilisation doit donc être repensé et adapté en vue d’une meilleure intégration à long terme dans la biosphère.
Les pistes de ce changement peuvent être engagées à différentes échelles :
Il existe des réponses concrètes pour inverser ce rapport à une technicité sauvage, un consumérisme sans éthique, ainsi des hommes et des femmes inventent de nouveaux rapports à la nature dans une dimension de respect des écosystèmes, mais également d’équité dans les rapports aux autres en partant d’une échelle locale, en s’appropriant un lieu comme nous l’avons fait à l’Ilot Saint Gilles (A Reims) ou nous inventons une forme de vie sociale et de vie avec notre environnement. La socialité d’un lieu est aussi importante que l’entretien du lieu proprement dit.
Notre espace est un lieu ouvert, voulant ainsi éviter « l’entre nous », nous voulons affirmer ce lieu comme un espace de convivialité, de bienveillance, de relations avec les voisins au-delà de leurs croyances, de leurs convictions, de leurs positions sociales, de leurs statuts. C’est la création d’un monde commun dépassant les clivages qui anéantissent l’urgence de nous réunir pour sauvegarder l’idée d’un patrimoine social et naturel commun.
A partir d’un jardin partagé avec les habitants d’un quartier de la ville de Reims, nous nous sommes employés à valoriser la vie d’un ilot urbain, un espace qui était en friche. Après avoir débroussaillé puis transformer cette friche, nous avons créé un jardin ; installé un compost, récupéré l’eau de pluie, mis en place des toilettes sèches, pratiqué le paillage afin de gêner le développement des mauvaises herbes, bref une somme de petits gestes qui définissent ce que l’on appelle la permaculture. Le mot est un peu savant, le concept a été à l’initiative des australiens Bill Mollison et David Holmgren qui ont considéré que la dimension sociale est aussi importante qu’un dispositif écologique qui veut s’inscrire dans la durée. Pour les initiateurs la permaculture est bien plus qu’une agriculture permanente mais « c’est de la culture permanente »
La permaculture s’inscrit ainsi comme une nouvelle conception de l’habitat, une nouvelle pratique de vie inspirée de l’éthique, de l'écologie naturelle, de valeurs transmises par la tradition.
La permaculture n'est pas un mode de pensée mais un mode d'agir qui prend en considération la biodiversité. L'objectif des associations qui fondent un principe de gouvernance autour de la permaculture est de permettre à des habitants de concevoir une forme de société conviviale un habitat durable, une forme de résistance, de résilience à la modernité ou le tout techniciste triomphe.
La permaculture ne relève pas d’une démarche idéologique mais s’inscrit dans le réel, dans le paysage, le quotidien, une autre façon de vivre avec les autres une autre alternative de vie dans l’environnement d’une cité, d’un village. Voilà une piste concrète d’une autre écologie pour demain. Une forme d’économie de la bienveillance, de la relation aux autres, une autre forme de jardin qui a inspiré l’association Cultures à l’ilot Saint Gilles à Reims qui au-delà des clivages sociaux, idéologiques, décide de réinventer une société conviviale reposant sur l’envie de partager des biens en commun qui ne sont pas seulement les fruits, les légumes, mais aussi la culture, l’habitat en faisant émerger un projet de béguinage pour lutter contre l’isolement des personnes avançant dans l’âge, ainsi la dimension d’interdépendance l’homme dans son milieu est mis en valeur.
Le projet des jardins « bibliques » les jardins de Chanabier prennent alors tout leur sens, un hommage au projet de Nathanaël Bechdolff, initiateur d’un projet (Les Jardins de Chanabier) qui s’inscrit dans une forme d’utopie mais dont la dimension incarnée est nécessaire pour amener un peu de rêve dans un monde gagné par le technicisme et l’urbanisme occultant le paysage, la nature verdoyante et apaisante, la relation aux autres.